Et si Disney avait appris la leçon Star Wars ?
Suite au rachat des 20th Century Studios (ou FOX), Disney a acquis tout un catalogue de films et de séries qui, pour certains, ont eu impact très fort sur le monde du cinéma voire, plus largement, la pop culture. Parmi ces créations, la saga Alien que Ridley Scott avait lancé voici plus de 40 ans. Quelle n'a pas été ma crainte lorsque la maison Mickey a annoncé sa volonté de relancer ce pan du cinéma dans un nouveau film (déjà que je me remettais doucement de Alien : Covenant, aussi fascinant qu'idiot).
En effet, la dernière fois que Disney s'est lancé dans pareil chantier, c'était avec la franchise Star Wars (pour l'anecdote : qui a été lancée initialement en 1977 et dont le succès phénoménal a inspiré la FOX pour lancer... Alien, 2 ans plus tard) avec le résultat que l'on connaît. Oui, hormis Rogue One et - à la limite - l'épisode 8, tout n'a été que tentatives ratées - pour ne pas dire insipides - avec un univers que Disney ne comprenait tout simplement pas. C'est donc sans grandes attentes que je suis allé voir Alien : Romulus, avec tout de même le très mince espoir que son réalisateur Fede Álvarez (auteur de l'excellent reboot de Evil Dead et de l'acclamé Don't Breathe) ait eu un peu le champ libre. Eh bien vous savez quoi ? C'était vraiment pas mal !
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De belles idées de mise en scène, des métaphores sexuelles qui n'ont jamais été aussi explicites, une touche de gore et surtout une plastique crasseuse qui sied à merveille à cet univers : j'ai été conquis. Certes tout n'est pas parfait, à commencer par du fan service très lourdement appuyé dans la deuxième partie, ou une gestion de l'espace désarmante (ce vaisseau qui paraît titanesque mais que les protagonistes parcourent en 5 minutes, sans ellipse) mais bon, quel excellent moment de cinéma ! J'en étais étonné et je n'ai pas pu m'empêcher de faire le comparatif avec mon expérience lors de la sortie de Star Wars, épisode 7 : Le Réveil de la Force, film qui m'avait laissé sur un sentiment de frustration tant il était peu inspiré.
J'en reviens à ma question de départ : Disney a-t-il appris la leçon Star Wars ? Le studio va-t-il laisser plus de marge à des réalisateur·rices de talent ou showrunners sur ses futures productions ? Le cas Alien : Romulus est vraiment intéressant car il porte la griffe de son réalisateur, c'est indéniable. Et je n'ai pas eu ce sentiment avec Sam Raimi pour Doctor Strange in the Multiverse of Madness ou Chloé Zhao pour Les Éternels. Il faut savoir que, il y a quelques années, plusieurs studios hollywoodiens ont entrepris une logique de production qui efface peu à peu les réalisateur·rices de l'affiche, pour imposer leur vision du projet appliquée avec un cahier des charges bien défini (coucou les productions Marvel). La tendance serait-elle en train de s'inverser ? En tout cas, les vives réserves que je ressentais pour la future série Alien : Earth (les Xénomorphes sur terre ! Enfin !) se sont grandement dissipées.
Sébastien
Responsable de la communication