Le Petit Festival : " créer un cocon où l'on a envie de se retrouver "
Cheyenne est notre programmatrice, animatrice et responsable du développement jeune public cinéma depuis le mois de septembre. En l'absence de Charlotte, qui vit des jours heureux avec son nouveau petit bout, cette Bruxelloise d'origine a pris en charge l'organisation du Petit Festival cette année, avec sa touche personnelle. Rencontre.
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- Bonjour Cheyenne ! Qui es-tu ?
Bonjour ! Je suis Bruxelloise, j'y habite d'ailleurs. J'ai fait des études de communication d'abord là-bas également. Mais j'ai repris des études ensuite car la communication ce n'était pas trop mon truc en fait. Donc j'ai repris des études aux Beaux-Arts, un bachelier et un master. Et pendant mes études, j'ai fait quand même pas mal de choses : j'ai été libraire, j'ai travaillé dans un cinéma et dans un théâtre. J'ai aussi travaillé dans des musées. Et ensuite également dans des cinémas. J'ai d'abord été ouvreuse, puis j'ai été formée à la projection. Ensuite, l'été passé, j'ai eu un contrat en interim pour être responsable pédagogique dans un musée, un poste dont je me suis occupée durant 2 mois. Enfin, eh bien j'ai vu l'annonce pour le Quai10 qui combinait responsable pédagogique et cinéma, qui était en plein dans mes cordes. Et donc du coup j'ai postulé. Ça fait donc 12 ans passées dans l'animation !
- Le culture et animation, c'est vraiment ça si je devrais résumer en deux mots ton parcours ?
- Oui, oui complètement. En fait ça a toujours été des choses qui m'animaient énormément. C'est vraiment quelque chose que j'avais envie de développer dans mon quotidien, en faisant des études liées à ça, du coup, d'illustration. J'étais passionnée par la bande dessinée. Et à côté l'animation, eh bien j'ai fait les scouts quand j'étais petite. C'est quelque chose aussi qui m'a énormément apporté et que j'avais envie de pouvoir rendre aussi plus tard. J'ai commencé par être chef scout, j'avais 17 ans. Puis j'ai été cadre dans l'unité à laquelle j'étais affiliée, pour les 5-8 ans. Et puis ensuite j'ai fait des animations dans un musée à partir de 2014. C'était pour faire plutôt des stages pour enfants avec une valeur créative. Au début c'était plutôt de l'assistanat au musée de l'architecture à Bruxelles. Et puis plus tard, quand j'ai eu mon diplôme en art, j'ai pu commencer à monter mes propres stages. Et c'était des stages assez transversaux, où on liait architecture avec bande dessinée, illustration, écriture. Puis j'ai aussi fait de l'animation auprès des MENA, des mineurs non accompagnés étrangers. Puis j'ai eu mon brevet aussi en animation. Donc j'ai quand même eu un long parcours dans ce domaine et j'ai pris énormément de plaisir à m'y développer.
- Puis tu arrives donc au mois de septembre et c'est vrai que, comme tu disais, ça rejoint ici, qui est dit que c'est un peu tes envies, liées à tout ce que tu as déjà acquis comme expérience et appris dans ta vie professionnelle. Comment ça s'est passé cette rentrée ? Parce qu'on sait bien qu'ici au Quai10 la rentrée est très importante, puisque tout le volet pédagogique est " lancé ", pour partager tout ce que le cinéma et le jeu vidéo peut apporter aux élèves et à leurs professeur·es.
- C'est super bien passé. À vrai dire le mois de septembre c'est un moment vraiment particulier dans tous les domaines. Donc oui, arriver le mois de septembre, c'est toujours très prenant et très dense. Mais sinon, ça s'est très bien passé. Ce qui était vraiment agréable, c'est que très vite j'ai senti qu'on avait une vision commune de la pédagogie et de ce qu'un espace culturel doit apporter à son public et particulièrement à son jeune public. Et donc là-dessus, déjà, c'était une chouette base pour commencer à travailler. Ce qui a été agréable aussi, c'est que plein de choses étaient déjà lancées et que donc du coup, les projets pouvaient déjà fonctionner en tant que tels. Mais on m'a quand même laissé carte blanche sur ce que j'avais envie de créer dans l'intervalle de temps dont je disposais. On m'a quand même laissé choisir si j'avais envie de faire des animations, plus d'animations, comment est-ce que moi je le sentais... Bref m'exprimer avec le bagage qui est le mien.
- On en vient au Petit Festival, qui est l'un des rendez-vous phares de l'année ici au Quai10. Est-ce que tu en avais déjà entendu parler d'une manière ou d'une autre ?
- Alors bon c'est un peu la honte mais je suis donc très bruxelloise. Donc Charleroi... j'étais venue trois fois je pense. La première c'était pour faire la boucle noire, la deuxième fois c'était pour faire le musée de la photographie et la troisième fois c'était pas pour passer mon entretien. Donc le Petit Festival, je n'en avais pas tellement entendu parler. Cela dit, je trouve que c'est vraiment très chouette de pouvoir apprendre à connaître de nouveaux espaces et pouvoir s'insérer. J'ai l'impression qu'à Charleroi, il y a même énormément de choses qui bougent et qui se construisent. C'est très agréable de le découvrir et de voir que je peux en faire partie. Et donc effectivement là, le gros projet sur lequel j'ai travaillé, c'est le Petit Festival qui va bientôt arriver !
- Comment l'as-tu appréhendé ? On te dit voilà ce que c'est le Petit Festival. Tu as carte blanche pour l'améliorer, lui apporter ta touche personnelle. C'est quoi justement ta touche ? Qu'est-ce que tu lui as amené ?
- Déjà il y avait a une solide base qui, de nouveau, correspondait à la manière dont j'envisage la pédagogie. Donc premièrement, j'ai surtout eu envie de faire perdurer ce qui a déjà été construit dans les années précédentes. Et puis sinon, dans les choses que je souhaitais développer, qui me tiennent à cœur dans cette édition-ci, je dirais qu'il y a vraiment deux aspects déjà existants que j'avais vraiment envie de mettre en avant par rapport aux autres. Il y a d'abord la familiarité. J'ai vraiment envie de créer un espace où on peut, venir, apprécier et revenir en fait. Que quelque chose se crée, comme une sorte de cocon où on a vraiment envie de se retrouver, de se rencontrer, éventuellement échanger des numéros, se revoir, mais donc vraiment quelque chose qui soit vraiment ouvert et dans l'échange et dans le fait de se sentir bien aussi. Si c'est ce que les festivaliers ressentent, ce sera pour moi la plus grosse réussite. L'autre aspect, je dirais que c'est l'intergenerationnalité. J'ai passé un peu de temps à réfléchir à des animations qui procurent du plaisir aux adultes mais également aux enfants. J'ai pensé cet aspect là comme une animation qui va permettre des échanges entre l'animatrice, moi du coup, les enfants, les participants, mais aussi leurs parents. Ce sont des animations que je prends beaucoup de plaisir à tester moi-même déjà. Et donc je pense que... enfin j'espère qu'elles plairont aussi au public.
- Des animations, des avant-premières, des exclusivités. C'est un peu ça ce Petit Festival. Si toi tu devais le résumer, qu'est-ce que ce serait ?
- Ce serait ça ! Je pense que c'est un programme assez riche, assez varié. Il y a des avant-premières, il y a des films qui sont aussi en programmation et pour lesquels on rajoute des animations autour de la pâte à modeler, la création d'un abri pour oiseaux. Il y a des goûters aussi pour pouvoir, de nouveau, amener cette dynamique d'échange.
- On attend avec impatience que ça commence maintenant !
- Oui, moi aussi, j'ai hâte.
- Merci Cheyenne !
- Merci !
Entretien mené par Sébastien, responsable de la communication