L’histoire de Souleymane : un cri silencieux pour les invisibles

Je suis allée voir L’Histoire de Souleymane et je ne m’attendais pas à être touchée à ce point.

Ce drame, qui en a bouleversé plus d’un·e dans l’équipe, nous plonge en immersion totale dans la vie d’un immigré guinéen sans papiers, Souleymane. Pendant à peu près trois jours, il répète son texte sur son histoire qu’il devra raconter à son entretien de demande d’asile, tout en enchainant les livraisons de repas sur son vélo.

On comprend vite que son train de vie est loin d’être stable et reposant. Non seulement il travaille comme livreur en sous louant le compte d’un homme peu fiable, tentant de gagner de l’argent à temps pour récupérer son dossier de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides, mais en plus il n’est jamais sûr d’avoir un toit où dormir le soir. C’est une course stressante contre la montre.

Nous voilà donc immergés dans l’intrigue. J’ai remarqué que pendant tout le film, il n’y a pas une seconde de musique. C’est l’absence de cette bande son qui rend l’atmosphère encore plus réelle car nous sommes plongés dans son quotidien et cela accentue les émotions. Le cadre est souvent nocturne, Souleymane livre des repas en plein centre de Paris. De plus, la caméra filme de façon à ce qu’on soit complètement dans l’histoire, elle est instable et toujours en mouvement, très proche de Souleymane. C’est très réaliste et je trouve que cela s’apparente à un reportage.

En bref, ce film était émouvant et je pense que tout le monde devrait le regarder car il dénonce des sujets sensibles comme le manque de considération face aux migrants, le racisme, la pauvreté… De plus, on découvre grâce à ce film une réalité plutôt sombre et peu connue des livreur·euses. Je pense qu’il permettra une réelle prise de conscience et une bonne remise en question sur le système qui nous entoure !

Selena

Stagiaire en communication

L’histoire de Souleymane a reçu le prix du meilleur acteur au festival de Cannes 2024 pour la performance d’Abou Sangare et le prix du jury pour le travail du réalisateur Boris Lojkine.