Memoir of a Snail : regarder de l'avant

Chaque année, en mars, le Festival international du film d'animation de Bruxelles Anima s’exporte au Quai10. C’est l’occasion pour vous de découvrir un éventail de films d’animation en tout genre. Même si généralement la sélection de films s’oriente plus vers le jeune public, cette année, nous sommes très heureux de présenter en avant-première Memoir of a snail, ou Mémoires d'un escargot en français, un long-métrage d’animation à destination des ados et adultes (à partir de 14 ans).
Memoir of a snail est un film d’animation en stop-motion et fait partie des nommés à l’Oscar du meilleur film d’animation. C’est aussi le lauréat du prix Cristal du meilleur film au Festival du film d’animation d’Annecy.
Films
Plusieurs collègues au sein des bureaux et à l’accueil ont eu l’occasion de découvrir ce film, mais qu’en est-il ? Qu’en ont-iels pensé ?
Sébastien
Responsable de la communication
"À l’image de ses escargots qui vont toujours de l’avant, Memoir of a snail nous donne une petite leçon de vie (et d’animation). Le stop-motion paraît parfois irréel tant les mouvements sont fluides, donnant à Gracie, Gilbert et tous les autres un supplément d’âme dans ce récit déjà très chargé, émotionnellement parlant."
Zoé
Responsable accueil et billetterie
"Ce film est tout simplement une œuvre majeur dans l’animation contemporaine pour adolescent·es – adultes. Un récit de genre qui aborde le thème du deuil, de la résilience, de la solitude et les différents fardeaux qui nous portons tout au long de notre vie. Mais c’est aussi, une ode à la liberté, l’amour et l’amitié. C’est tout simplement bouleversant, chacun·es d’entre nous se retrouve dans les séquences qui défilent sous nos yeux avec beaucoup de poésie, d’humour corrosif et de philosophie. Comme à son habitude le réalisateur, a le souci du détail dans son animation et dans son univers tout à fait atypique. Ce qui participe totalement à l’accentuation des sentiments qui nous travers tout au long du film."

Pour ma part, je m’attendais à un film d’animation mignon, enfantin, rempli de couleurs et surtout très joyeux. Quelle ne fut pas ma surprise quand j’ai découvert cette pépite.
Le film s’ouvre avec Grace qui raconte sa vie à son escargot Sylvia. Cette narration nous permet de plonger facilement dans l’histoire. On a l’impression que Grace nous parle directement et nous accompagne dans son histoire. De cette façon, on ressent les émotions plus facilement et on s’attache fort aux personnages. C'est à la fois une bonne et mauvaise chose, car plus on avance dans l’histoire, plus on se rend compte que la vie de Grace est triste et remplie de péripéties plus horribles les unes que les autres.
Mais c’est la vie. C’est réaliste et ça change des films d’animation qui sont parfois trop lisses. Dans celui-ci, le réalisateur Adam Elliot n’hésite pas à parler de sujets tristes et compliqués mais importants. Sans rentrer dans le détail, deux scènes, deux situations m’ont particulièrement touchées de par leur horreur et leur tristesse. Le film n'est définitivement pas à destination des plus petit·es, mais il est touchant et poignant pour les plus grand·es.
Malgré la vie horrible que vit Grace, il y a deux personnages dans sa vie qui s'apparentent à un rayon de soleil, une touche de couleur. Deux relations qui m’ont aidé à ne pas broyer du noir tout le film. Grâce à ça, le réalisateur a su créer un parfait équilibre.
Le premier élément, c’est la relation entre Grace et son frère jumeau Gilbert. Ayant moi aussi un frère, j’ai trouvé leur relation touchante, réaliste et très triste par moments, même si Gilbert est souvent source de lumière dans la vie de Grace. C'est son espoir d’une vie meilleure.

L’autre personnage que j’ai adoré - et je pense même que c’est mon personnage favori du film - c’est Pinky ! Cette vieille dame excentrique qui devient la meilleure amie de Grace, c’est le rayon de soleil du film. Sa vision du monde, sa philosophie et ses conseils sont tout ce qu’on peut rêver, et plus encore. C’est d’ailleurs elle qui exprime ma réplique favorite du film : « Life can only be understood backwards, but we have to live it forwards » (TdA : la vie ne peut être comprise qu’en regardant vers l’arrière, mais pour la vivre, on doit regarder vers l’avant).
C’est beau, c’est simple, c’est vrai et ça vous percute comme un camion à pleine vitesse lorsque vous regardez le film.
gallery
Une autre facette du film, qui je pense, mérite beaucoup d’éloges, c’est l’animation. Le film est fait en stop-motion. C’est-à-dire que chaque image du film est une photo d’un décor et des personnages, souvent en pâte à modeler, qui font un minuscule mouvement. Mises bout à bout, ces photos donnent l’impression que les objets normalement statiques, bougent seuls. Ce n’est pas une nouvelle technique et bien d’autres films l’utilisent, mais je voulais tout particulièrement souligner la performance artistique qu’est ce genre d’animation, et la qualité dont ils ont fait preuve dans ce film. La technique est tellement bien maîtrisée et les images sont tellement fluides qu’on oublie même parfois que c’est du stop-motion.

Vous devez accepter les cookies fonctionnels pour regarder cette vidéo. Changer les paramètres
Que ce soit par l’histoire, les personnages ou la technique, le film a réussi à me conquérir et je le recommande très fort à tous·tes.
Memoir of a Snail sera projeté le jeudi 6 mars à 20h et le dimanche 9 mars à 18h00 en avant-première au Quai10.