Nos souvenirs avec Émilie

La perte d'Émilie Dequenne a profondément marqué le monde du cinéma et plus largement celui de la culture, voire de la francophonie, comme en atteste les nombreux hommages rendus à l'actrice hennuyère ces dernières heures. Que ce soit à l'écran ou lors d'un festival de cinéma, nous avons aussi des souvenirs avec Émilie, que nous avons souhaité partager avec vous, en guise d'hommage à cette grande actrice.
Benjamin, responsable des événements cinéma
De mon côté, au-delà de ses performances acclamées pour Rosetta, À perdre la raison ou Close, si je devais retenir une scène ce serait son interprétation du morceau "I Will Survive" de Gloria Gaynor dans Pas son genre de Lucas Belvaux. Dans ce film racontant une relation amoureuse entre un homme et une femme d’univers culturels différents, Émilie Dequenne est à la fois rayonnante et bouleversante. La palette d’émotions qu’elle parvient à transmettre à travers ce morceau culte chanté lors d’un karaoké résume son incroyable talent.

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Sébastien, responsable de la communication
J'ai "rencontré" tardivement Émilie Dequenne au cinéma. Vue dans Close, À perdre la raison ou plus récemment TKT, elle m'a laissé à chaque fois la même impression, à savoir une actrice qui joue "juste", sans en faire trop pour incarner le personnage qu'elle interprétait. C'est tout particulièrement dans le film de Lukas Dhont qu'elle m'a impressionné, volant la vedette - à mes yeux - au jeune Eden Dambrine. Pour l'anecdote, il m'a même fallu plusieurs dizaines de minutes pour la reconnaître dans le rôle de cette mère en quête de réponses et qui va, patiemment et en douceur, tenter de les obtenir auprès de Léo. Des yeux émus et un sourire bienveillant, même dans la douleur : c'est ce que je retiens d'Émilie à l'écran.
Films
Charlotte, responsable jeune public cinéma
Pour ma part, je me remémore sa venue au FIFF, en 2013, où elle était venue présenter le film Pas son genre. J'étais photographe à l'époque, et je dois d'ailleurs toujours avoir son portrait dans mes archives photos. Pour son talent d’actrice, je retiendrai sans hésiter À perdre la raison, librement inspiré par l'affaire Lhermitte. Elle était tout simplement magistrale de sincérité.
Films
Céline, programmatrice cinéma
J’ai eu la chance de la croiser à deux reprises, et chaque fois, son sourire et son humanité débordante sont ce qui m’a le plus marqué. Pourtant, à l’écran, elle a brillé dans des rôles parmi les plus difficiles à incarner : une femme glissant vers l’extrémisme dans Chez nous de Lucas Belvaux ; l’exploration de la psychologie de Geneviève Lhermitte dans À perdre la raison de Joachim Lafosse ; une mère confrontée à la perte de son enfant dans Close de Lucas Dhont, ou plus récemment dans TKT de Solange Cicurel… Il faut une empathie immense, une humanité profonde et une joie de vivre authentique pour réussir à les faire transparaître dans des personnages aussi sombres. Peu d’actrices auraient été capables d’insuffler autant de lumière, de complexité et de justesse à de tels rôles.